Fédération Nationale du Patrimoine

Protection et Valorisation du Patrimoine Historique et Culturel Français.


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VIÊT NAM, chronique d’un voyage extraordinaire

Mon projet de voyage mûrissait depuis le jour où j’avais eu à écrire un article sur Jean-Claude Labbé, reporter photographe, auteur d’un livre de magnifiques photos sur le Vietnam, quelques trois années auparavant.
La beauté des paysages et ses couleurs chatoyantes hantaient mon esprit. Plus récemment, ce désir d’évasion fut exacerbé par la rencontre avec mon ami Henri Nguyen, personnel de la ligne B, vietnamien d’origine, qui sût me tracer un portrait idyllique de son pays.

Le jour J était enfin arrivé !

En ce samedi d’octobre 2002, je n’avais de cesse de vérifier que mon vol à destination d’Hô Chi Minh City (que tout le monde appelle encore Saïgon) partait bien à 14h de l’aéroport Roissy Charles de Gaulle. Sur les conseils de mon ami, j’avais choisi la compagnie aérienne Vietnam Airlines qui offrait un vol direct de 12 heures avec “une mise dans le bain” immédiate. En effet, l’accueil du personnel de l’avion, le charme des hôtesses et la beauté de leur costume, la qualité des repas servis, laissaient augurer de ce que je pourrais trouver là-bas.

A l’arrivée, vers 2h30 (8h30 pour le Vietnam), le contrôle des passeports à l’aéroport de Tan Son Nhat me parût un peu long, bien plus précautionneux me sembla t’il, qu’en France.

Enfin la sortie et le premier choc ; la chaleur moite (28°C), le bruit d’une foule bigarrée agitant les bras et s’interpellant bruyamment, contrastaient avec la quiétude feutrée de l’avion et de l’aéroport : Le temps sembla suspendre sa course l’espace d’un instant…

La réalité reprit vite le dessus avec le trajet en taxi jusqu’à mon hôtel où ma préoccupation immédiate fut de prier pour qu’on ne renverse pas un des nombreux motocyclistes qui nous frôlaient, sans aucun respect pour un quelconque code de conduite. Emotion garantie pour la somme modique de 40 000 dôngs vietnamiens (2 euros).

Pour 12 euros par jour, la société de Tourisme, d’Etudes et de Conseils, Kap France Vietnam (basée à Bourg-la-Reine – 92), m’avait réservé une chambre avec un grand lit et un baignoire, dans le district n°1 de Saïgon, dans un quartier très vivant où séjournent de nombreux touristes : Pham Ngu Lao.

L’un des responsables de la Société m’avait gentiment prévenu qu’il fallait 48 heures pour assimiler les règles et non-règles des vietnamiens et comprendre comment ces personnes pouvaient vivre en harmonie : « Vous devez oublier tout ce que vous avez appris en France ; toutce qui vous paraissait simple pourra vous sembler impossible à réaliser mais en revanche, tout ce qui vous semblait impossible pourra se faire ! ».  Un entretien personnalisé avait été organisé avant mon départ pour cerner mes projets afin que je reçoive les meilleurs conseils.

Un hôtel dans ce quartier où tout est prévu pour les touristes (que l’on surnomme malicieusement Tây Balô : ceux qui portent leur ballot c’est-à-dire leur sac à dos) est un bonne base de départ pour se familiariser avec ce rythme de   vie  aux  antipodes  du nôtre. Ma fatigue du  voyage,  envolée comme par enchantement, je commençais l’aventure en allant prendre un petit-déjeuner dans la rue, sur une table en métal, à même le trottoir. Mon inquiétude sur le moyen de communiquer fut de courte durée : on m’apporta une soupe délicieuse composée de viande de porc et de légumes. Pour l’addition (0,5 euro), on me pianota la somme sur une machine à calculer !

Par la suite, je découvris qu’il était très facile de commander à manger dans les restaurants, les menus étant traduits en anglais. La diversité et la qualité de la cuisine vietnamienne sont impressionnantes.

Deux souvenirs s’imposent à mon esprit : celui d’une serveuse m’apportant d’autorité une fourchette après avoir remarqué ma technique toute particulière d’utiliser les baguettes…et le regard faussement désapprobateur de ce jeune enfant me désignant mes chaussures sales et me proposant de me les cirer pour quelques centimes, ce dont il s’acquitta avec un sérieux tout à fait professionnel.

Le bruit est omniprésent dans les rues avec les milliers de motocyclettes qui circulent. Il est aisé d’utiliser ce mode de taxi peu onéreux (0 ,75 à 1 euro) pour se déplacer. La première fois, on a tendance à fermer les yeux, serrer les fesses et remettre le salut de son  âme ,  à la fois, à  Dieu et à Bouddha, c’est plus sûr!

Les rues semblent impossibles  à  traverser à  pied  car  la  circulation  est ininterrompue, les conducteurs semblant fâchés avec les feux de signalisation. Pourtant la solution est toute simple, vous traversez lentement et l’on vous évite avec habileté.  Une  plaisanterie me revient en mémoire : la différence entre un conducteur français et un conducteur vietnamien ? Devant un trou sur la chaussée, le français s’arrête et crie…le vietnamien l’évite !

Comme tout touriste qui se respecte, je visitais plusieurs monuments et musés et certaines curiosités comme la poste construite par Gustave Eiffel et le fameux Marché Bên-Thanh où vous vous habituez très vite à marchander pour obtenir jusqu’ à  40%  de réduction sur  le  prix  initial.

Une ballade en bateau sur le fleuve Saïgon vous permet de fuir le bruit de la ville et d’envisager de nouvelles aventures vers des contrées lointaines…

Malheureusement, il faut bien conclure. Je pense que je pourrais parler pendant des heures de la beauté du Vietnam et de la gentillesse de ses habitants.

Il y a un phénomène de complémentarité et d’osmose entre Français et Vietnamiens. On devient plus tolérant, plus à l’écoute de l’autre en montrant le
meilleur de nous-mêmes, avec l’esprit apaisé.

C’est peut être cela que je suis allé chercher, c’est peut être cela le cadeau que l’on m’a fait.