Les premiers monuments religieux de SAÏGON – HÔ CHI MINH VILLE (1859-1880).
SAINTE MARIE IMMACULEE : troisième église de SAIGON.
SAINTE MARIE IMMACULEE : nhà thờ thứ ba của Sài Gòn.
Nommé commandant en chef et premier gouverneur-amiral de la colonie de Cochinchine, Louis Adolphe BONARD arrive à SAIGON, le 23 novembre 1861 et s’installe dans l’ancienne demeure du Commandant d’ARIES (actuel hôpital BỆNH VIỆN NHI ĐỒNG 2, 14, Lý Tự Trọng). (1) Les débuts de l’Amiral BONARD en Cochinchine, la désignation, le voyage de TOULON à SAIGON, (1861), Bulletin de la Société des Etudes Indochinoise, T17, pages 15 et 16, Georges TABOULET, 1942.
SAIGON en 1862, L’Illustration, pages 60 et 61, 25/01/25.
Il commande au Lieutenant-colonel du Génie, Lucien-Florent-Paul COFFYN, un projet de ville, englobant les territoires de SAIGON et de CHOLON. Intitulé « projet pour une ville de 500 000 âmes », Il sera présenté à l’amiral, le 30/04/1862 et accepté le 10/05/1862.
L’emplacement d’une nouvelle église est alors désigné (n°24 du plan) mais il ne sera pas respecté. Celle-ci sera édifiée « Rue n° 19 » (nommée Rue Charner, le 12/01/1863 (Décret impérial) et actuelle 115 Đường Nguyễn Huệ – Sunwah Tower), le long de la rive droite du canal Kênh Chợ Vải, la rive gauche étant la Rue n°18 (nommée Rue Rigault de Genouilly) Celui-ci sera comblé en 1887 après vingt ans de discussions, la première délibération du Conseil municipal à ce sujet ayant eu lieu le 17/08/1867…
Projet d’une ville de 500 000 âmes, Lucien-Florent-Paul COFFYN, CAOM, AIX-EN-PROVENCE, France
Le 28/03/1863 a lieu la cérémonie de la pose de la première pierre de « L’Eglise Sainte- Marie-Immaculée », par Dominique LEFEBVRE, Vicaire apostolique de la Cochinchine Occidentale: « Aujourd’hui, vingt-huit mars mil huit cent soixante-trois, à huit heures du matin, il a été procédé, par les soins de M. S. le vicaire apostolique susnommé, à la pose de la première pierre de l’Eglise de Ste-Marie Immaculée, laquelle église sera construite d’après les plans et sous la direction de M. le colonel du génie COFFYN, faisant fonctions d’architecte des bâtiments civils, et la surveillance de M. le capitaine du génie BLAZY, par M. CHATAIN, entrepreneur à Saigon. ».(2) Documents pour servir à l’Histoire de SAIGON, 1859 à 1865, page 374, 1927. BOUCHOT Jean.
Procès-verbal de la pose de la première pierre de l’Eglise Sainte-Marie-Immaculée, Documents pour servir à l’Histoire de SAIGON, 1859 à 1865, page 374, BOUCHOT Jean, 1927.
L’Illustration, Journal Universel, pages 337 et 338, 1863/05/30.
SAIGON en 1863 : « Dessins de ROUSSIN Alfred, officier de marine et secrétaire du contre-amiral JAURES, lettre du 1863/01/06 ». Le Monde Illustré, page 268, 1863/04/25.
Le 26 juillet 1863, est inaugurée « La nouvelle cathédrale », juste quatre mois après la pose de sa première pierre : «…Elle est en bois et en briques. Les fenêtres, dont elle est abondamment pourvue sur deux étages, sont munies de persiennes qui permettent une large circulation de l’air. Elle a été bâtie par des ouvriers chinois, très-adroits, comme on sait, dans tous les travaux manuels et mécaniques, sous la direction d’officiers français du génie. On n’a pas eu, d’ailleurs, l’intention d’en faire un monument définitif ; il eût fallu beaucoup de temps et des moyens dont on ne dispose pas encore. Mais elle pourra durer quinze à vingt ans, et alors être remplacée par quelque construction en rapport avec le tracé du nouveau Saigon…». (3) Le Monde Illustré, pages 180 et 182, Octave FERRE, 1863 09 19.
Le Monde Illustré, pages 180 et 182, 1863 09 19.
Cochinchine, Plan du port de Saigon, levé en 1863 d’après les ordres de Mr. le Contre-Amiral de la Grandière, Gouverneur et Commandant en Chef, par M.M. Felix VIDALIN et Gabriel HERAUD, Ss. Ingénieurs-hydrographes, Dépôt des cartes et plans de la Marine. 1866.
En 1863, le capitaine Lucien de GRAMMONT, inspecteur des affaires indigènes, arrivé à Saigon, en 1861, fait une description de la ville et son église : « … Aujourd’hui Saïgon a à se relever d’une deuxième ruine presque totale. Depuis la conquête, le temps n’y a pas été perdu. On y exécute tous les jours de beaux travaux qui affermissent notre autorité aux yeux des indigènes et impriment l’élan aux constructions particulières. L’on y voit déjà le palais provisoire du gouverneur, une belle église en bois, deux grands hôpitaux, d’immenses magasins pour l’artillerie de marine, les calles de canonnières, le collège des interprètes, les
casernes du camp des lettrés, les baraquements du bataillon indigène, le marché, la préfecture, l’imprimerie officielle, une salle de théâtre, un casino et plusieurs maisons a l’européenne; au point de vue stratégique, la citadelle, refaite en talus gazonnés, les ouvrages neufs, le fortin des Espagnols, la pagode Barbet, les Mares, les clochetons et le fort du sud entourent la ville d’une ceinture formidable; à l’est et au sud, le fleuve, par sa largeur et la nature marécageuse de sa rive gauche, achève de lui donner une position défensive de premier ordre. Dès le mois de juin 1862, on avait commencé la vente des terrains avec l’obligation de s’astreindre aux nouveaux plans de rectification qui comprennent, dit-on, de la place pour cent mille habitants. Nous en sommes encore loin, il faut l’avouer, et si l’on y compte aujourd’hui de six à huit mille âmes, c’est tout au plus… ». (4) Bulletin de la Société de Géographie, Notice sur la Basse-Cochinchine, page 41, GRAMMONT de Lucien, 1864/01,02.
En 1866, l’église semble trop petite pour accueillir tous les fidèles : «…La cathédrale est d’une exiguïté qui n’est guère en rapport avec son titre pompeux. Mais elle a l’insigne honneur d’avoir été la première église chrétienne élevée sur cette terre dévolue si longtemps au paganisme le plus grossier, le plus abrutissant et si maintenant elle est écrasée par les constructions qui l’entourent, elle ressortait autrefois, alors qu’elle n’était entourée que de petites huttes, habitées par une population misérable qui s’était réfugiée sous l’égide de la croix. Le besoin d’une église plus grande se fait sentir, car beaucoup d’Annamites catholiques ne peuvent assister aux offices que du dehors… ». (5) Revue maritime et coloniale, Ministère de la marine et des colonies, 1866-09-01.
« Vue de la rue Charner à Saigon » et agrandissement de la photo avec l’église surmontée de sa croix, vers 1866, GSELL Emile, Histoire de l’Université, Humazur.
Le 28 janvier 1870, la cathédrale doit subir des réparations. (6) Bulletin Officiel de la Cochinchine 1868/01/01.
Le 22 août 1874, la décision est prise de la transférer dans une partie des bâtiments de l’ancienne résidence des Gouverneurs. (Ancienne Institution Taberd, aujourd’huiTrần Đại Nghĩa, 53b rue Nguyễn Du). (7) Bulletin Officiel de l’Annam et du Tonkin, 1874/01/01.
“La première résidence des Gouverneurs à Saigon”
Iconographie historique de l’Indochine Française – Paul BOUDET et André MASSON – 1931.
« Saigon, 1863-1865, Vue du premier palais du Gouverneur de Cochinchine à Saigon » – AMIRAULT Henri.
Le 8 août 1877, un courrier reçu par les Missions Catholiques, nous donne quelques informations supplémentaires : « Au mois d’octobre prochain, l’on posera la première pierre
de la future cathédrale de Saigon, qui sera bâtie par M. BOURARD. La cathédrale actuelle est l’ancien salon du gouvernement, long de 60 mètres et large de 10, le presbytère est l’ancienne résidence du gouverneur. » (8) Oeuvre pontificale missionnaire de la Propagation de la foi.
Auteur du texte. Les Missions catholiques : bulletin hebdomadaire de l’Oeuvre de la propagation de la foi, directeur gérant Stanislas LAVERRIERE. 1877.
Le 20 janvier 1879, la municipalité de Saigon évoque l’ancien emplacement de la cathédrale pour construire une nouvelle Justice de Paix…(9) Extrait des registres de délibérations de la Ville de SAIGON, 1867-1916, Première partie, page 11, BAUDRIT André, 1936 Bulletin de la Société des Etudes Indochinoises, Nouvelle série , TX, N°4, 10/12/1935.
Philippe CHAPLAIN – 2025 10 02
Documents supplémentaires
Documents pour servir à l’histoire de Saigon 1859 à 1865, pages 433 et 434, BOUCHOT Jean, IMPRIMERIE NOUVELLE A. PORTAIL, SAIGON 1927.
Lettre de missionnaire, Saigon, 1864 /05/29, Journal de Granville, 1863/07/16.
Annonce immobilière, Courrier de SAIGON, 1865/11/05.
«Vue du port de SAIGON en 1866 (la maison WANG TAI (1867), n’est pas encore construite), GSELL Emile.
Cochinchine, Panorama de SAIGON, 1868-1879, GSELL Emile, Histoire de l’Université, Humazur.
Philippe CHAPLAIN – 2025 10 02