Le Jardin zoologique et botanique de SAIGON
Situé à l’angle des rues Nguyên Binh Khiêm et Lê Duẩn, dans le 1er arrondissement de Hô Chi Minh-Ville, le Jardin zoologique et botanique de Saigon (Thao Câm Viên Saigon) a 160 ans.
« Saigon d’après nature » par Georges FAVRE ; capitaine d’infanterie de la Marine, gravé par M. A. LEPERE en 1881.
Plan cadastral de la ville de Saigon en 1882.
Le 23 mars 1864, l’Amiral Pierre-Paul de LA GRANDIERE, commandant en chef des forces navales françaises d’Extrême-Orient, gouverneur de la Cochinchine depuis le 1er mai 1863, charge M. Louis-Rodolphe (et non pas Louis-Adolphe comme il est écrit à tort) GERMAIN (né le 13/04/1827 à GIVET (Ardennes) – décédé le 27/12/1912 à BRANTÔME (Dordogne)), vétérinaire en second du corps expéditionnaire français, de diriger les travaux d’installation du Jardin zoologique et botanique de Saigon. Un nivellement provisoire est effectué sur un terrain de 12 hectares, en partie marécageux et recouvert de broussailles et de bambous, borné au N.-E., par l’arroyo de l’Avalanche (aujourd’hui Canal Thi Nghè) ainsi que la création d’une pépinière pour les arbres nécessaires aux plantations de la ville. Un appel à donner des animaux au jardin botanique est lancé et dès les premiers jours de 1865, l’aménagement du jardin et les locaux pour l’accueil des animaux est terminé. Son nom sera donné à une variété de faisan « Le paon-faisan de GERMAIN » (Polyplectron germaini) qu’il avait découverte dans l’île de Poulo Condor (aujourd’hui Côn Son), située dans le sud du ViêtNam, et envoyée au Muséum National d’Histoire Naturelle à Paris.
Le « paon-faisan de GERMAIN (Polyplectron germaini).
Le 28 mars 1865, le botaniste français, Jean-Baptiste PIERRE, (écrit parfois, Jean-Baptiste Louis ou Louis (prénom de son père)), (né le 21/10/1833 (et non pas le 23, comme il est écrit à tort)), au lieu-dit Le Champ Borne, commune de Saint-André (Île de la Réunion) – décédé le 30/10/ 1905 à Paris), prend la direction du jardin qu’il assurera jusqu’au 22 octobre 1877, date à laquelle, il sera envoyé en mission dans les villes de Batavia, Madras et Bombay. Il a la tâche de collecter des animaux et des plantes dans le sud du Vietnam et des trois pays d’Indochine pour les envoyer ensuite au Muséum National d’Histoire Naturelle à Paris. Le fruit de ses explorations donnera naissance à un important ouvrage « Flore forestière de Cochinchine » 1880-1900), financé par la colonie. On lui doit aussi un article « Sur les plantes à caoutchouc de l’Indochine » (publié dans la Revue des cultures coloniales, 1903) et la partie sur les Sapotacées dans les Notes botaniques (1890–1891). C’est lui que l’Histoire retiendra comme le véritable créateur du jardin botanique de Saigon.
Sur la stèle de la statue, est écrit : ‘A la mémoire de JB. Louis PIERRE, botaniste français, né à Saint André (ile de la Réunion), le 23 octobre 1833, mort à Paris, le 30 octobre 1905, Premier Directeur et organisateur du jardin botanique de Saigon (1865-1877)’.
Note de l’écrivain : il y a une erreur sur sa date de naissance qui est le 21 octobre 1833.
Pendant les premières années de son existence, le jardin botanique, en voie de formation, ne livre que les arbres qui forment aujourd’hui les avenues de Saigon ainsi que de nouvelles places publiques et des parcs.
Il se montra rapidement d’une surface insuffisante pour permettre de tenter des expériences agricoles. Aussi par une décision du contre -amiral Duperré gouverneur et commandant en chef, en date du 11 février 1875, est créée la ferme expérimentale des Mares, sur l’emplacement du haras colonial (créé en 1860), contenant 43 hectares auxquels sont ajoutés 40 hectares supplémentaires appartenant à l’état ou rachetés à des particuliers, pour arriver à une surface totale de 120 hectares en 1878. Le Jardin botanique et la Ferme des Mares passent d’abord sous la direction de Paul CORROY, vétérinaire en premier de l’artillerie de marine, jusqu’au 3 mai 1882 puis sous celle d’Olivier MOQUIN-TANDON, licencié ès-sciences naturelles.
Dès la première année, tout le terrain fut défriché et quelques plantations furent faites. En 1876, des expériences de culture sur la Canne à sucre, le Coton longue-soie, le Jute, l’Indigo, la Ramie, etc., furent entreprises. Dès 1878 on pouvait livrer gratuitement au public un nombre considérable de boutures de cannes, 144 000 caféiers (surtout des Libérias introduits depuis peu), 1 600 manguiers, 2 470
plantes ornementales, etc.
Depuis sa création jusqu’au 31 décembre 1877, la Ferme des Mares a livré 144 430 caféiers, 1600 manguiers, 240 tecks, 600 vacoas (Pandanus utilis), de nombreux plants d’ortie de Chine , de manioc , une quantité considérable de graines de jute , d’indigo ,de café , etc. , et enfin plus d’un million de plants de cannes à sucre de
diverses provenances. Le Jardin botanique a livré dans le dernier semestre 1877,13347 plants divisés ainsi qu’il suit : plantes ornementales, 2470 ; arbres de plantations, 2760 ; arbres fruitiers, 8117, ainsi qu’une quantité considérable de graines .
En 1956, le jardin botanique a été rénové et reconstruit, et son nom a été changé en «Thao Câm Viên Saigon», que l’on a conservé jusqu’à aujourd’hui.
Depuis 1990, le secteur d’’élevage d’animaux a été élargi à plusieurs reprises. Grâce à la collaboration de nombreuses organisations scientifiques internationales et de grands zoos de l’Allemagne, du Japon, de Singapour et de Thaïlande, le nombre d’animaux et de plantes a considérablement augmenté, atteignant 1.100 individus de 125 espèces différentes dont de nombreuses rares comme tigres indochinois et du Bengale, léopard, rhinocéros blanc, hippopotame…, et 2400 plantes de plus de 360 espèces.
Philippe CHAPLAIN
2024 01 26
Le pavillon du Jardin botanique en 1880.
Le Jardin botanique entre 1880-1890.
La cage aux tigres entre 1880-1890.
Le jardin botanique en 1890.
Le Jardin botanique en 1920 par L’INDOCHINE FRANCAISE AERONAUTIQUE MILITAIRE.
1922 par CRESPIN Ludovic.
5 août 1925 : « Dans une grande cage, le vieux Moly, très gros et très sage, avance sa trompe et recueille des sous qu’il envoie à la marchande voisine. Celle-ci, lui donne en échange, bananes et morceaux de canne à sucre. Et après, ce sont des saluts et des agenouillements à l’infini. Une pièce blanche le fait se prosterner devant nous. ». (Je ne songe qu’à vivre ; carnets de voyages, 1923-1933.) – D’ESTIENNE D’ORVES Etienne.
Le temple du Souvenir (Đền thờ Vua Hùng) est un édifice religieux, édifié par les Français pour commémorer le souvenir des soldats indochinois morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale. Il est construit dans le style impérial de Hué, par l’architecte DELAVAL Auguste et inauguré le 11 novembre 1927.
Le Temple du Souvenir en 1938 par DELMAS Lucienne.
Une sculpture d’éléphant en bronze, la plus grande de la sorte du pays, se trouve à gauche de l’entrée. Elle pèse trois tonnes. Son socle porte de chaque côté une inscription en langue vietnamienne, française, thaïe et anglaise rappelant que le roi de Siam, Maha Prajadhipok Paramindr (Rama VII), en a fait don à la ville de Saigon le 14 avril 1930, pour avoir participé à la défense de l’Indochine pendant la Première Guerre mondiale et avoir ainsi défendu le royaume de Siam.
Le Jardin zoologique et botanique de SAIGON
Situé à l’angle des rues Nguyên Binh Khiêm et Lê Duẩn, dans le 1er arrondissement de Hô Chi Minh-Ville, le Jardin zoologique et botanique de Saigon (Thao Câm Viên Saigon) a 160 ans.
« Saigon d’après nature » par Georges FAVRE ; capitaine d’infanterie de la Marine, gravé par M. A. LEPERE en 1881.
Plan cadastral de la ville de Saigon en 1882.
Le 23 mars 1864, l’Amiral Pierre-Paul de LA GRANDIERE, commandant en chef des forces navales françaises d’Extrême-Orient, gouverneur de la Cochinchine depuis le 1er mai 1863, charge M. Louis-Rodolphe (et non pas Louis-Adolphe comme il est écrit à tort) GERMAIN (né le 13/04/1827 à GIVET (Ardennes) – décédé le 27/12/1912 à BRANTÔME (Dordogne)), vétérinaire en second du corps expéditionnaire français, de diriger les travaux d’installation du Jardin zoologique et botanique de Saigon. Un nivellement provisoire est effectué sur un terrain de 12 hectares, en partie marécageux et recouvert de broussailles et de bambous, borné au N.-E., par l’arroyo de l’Avalanche (aujourd’hui Canal Thi Nghè) ainsi que la création d’une pépinière pour les arbres nécessaires aux plantations de la ville. Un appel à donner des animaux au jardin botanique est lancé et dès les premiers jours de 1865, l’aménagement du jardin et les locaux pour l’accueil des animaux est terminé. Son nom sera donné à une variété de faisan « Le paon-faisan de GERMAIN » (Polyplectron germaini) qu’il avait découverte dans l’île de Poulo Condor (aujourd’hui Côn Son), située dans le sud du ViêtNam, et envoyée au Muséum National d’Histoire Naturelle à Paris.
Le « paon-faisan de GERMAIN (Polyplectron germaini).
Le 28 mars 1865, le botaniste français, Jean-Baptiste PIERRE, (écrit parfois, Jean-Baptiste Louis ou Louis (prénom de son père)), (né le 21/10/1833 (et non pas le 23, comme il est écrit à tort)), au lieu-dit Le Champ Borne, commune de Saint-André (Île de la Réunion) – décédé le 30/10/ 1905 à Paris), prend la direction du jardin qu’il assurera jusqu’au 22 octobre 1877, date à laquelle, il sera envoyé en mission dans les villes de Batavia, Madras et Bombay. Il a la tâche de collecter des animaux et des plantes dans le sud du Vietnam et des trois pays d’Indochine pour les envoyer ensuite au Muséum National d’Histoire Naturelle à Paris. Le fruit de ses explorations donnera naissance à un important ouvrage « Flore forestière de Cochinchine » 1880-1900), financé par la colonie. On lui doit aussi un article « Sur les plantes à caoutchouc de l’Indochine » (publié dans la Revue des cultures coloniales, 1903) et la partie sur les Sapotacées dans les Notes botaniques (1890–1891). C’est lui que l’Histoire retiendra comme le véritable créateur du jardin botanique de Saigon.
Sur la stèle de la statue, est écrit : ‘A la mémoire de JB. Louis PIERRE, botaniste français, né à Saint André (ile de la Réunion), le 23 octobre 1833, mort à Paris, le 30 octobre 1905, Premier Directeur et organisateur du jardin botanique de Saigon (1865-1877)’.
Note de l’écrivain : il y a une erreur sur sa date de naissance qui est le 21 octobre 1833.
Pendant les premières années de son existence, le jardin botanique, en voie de formation, ne livre que les arbres qui forment aujourd’hui les avenues de Saigon ainsi que de nouvelles places publiques et des parcs.
Il se montra rapidement d’une surface insuffisante pour permettre de tenter des expériences agricoles. Aussi par une décision du contre -amiral Duperré gouverneur et commandant en chef, en date du 11 février 1875, est créée la ferme expérimentale des Mares, sur l’emplacement du haras colonial (créé en 1860), contenant 43 hectares auxquels sont ajoutés 40 hectares supplémentaires appartenant à l’état ou rachetés à des particuliers, pour arriver à une surface totale de 120 hectares en 1878. Le Jardin botanique et la Ferme des Mares passent d’abord sous la direction de Paul CORROY, vétérinaire en premier de l’artillerie de marine, jusqu’au 3 mai 1882 puis sous celle d’Olivier MOQUIN-TANDON, licencié ès-sciences naturelles.
Dès la première année, tout le terrain fut défriché et quelques plantations furent faites. En 1876, des expériences de culture sur la Canne à sucre, le Coton longue-soie, le Jute, l’Indigo, la Ramie, etc., furent entreprises. Dès 1878 on pouvait livrer gratuitement au public un nombre considérable de boutures de cannes, 144 000 caféiers (surtout des Libérias introduits depuis peu), 1 600 manguiers, 2 470
plantes ornementales, etc.
Depuis sa création jusqu’au 31 décembre 1877, la Ferme des Mares a livré 144 430 caféiers, 1600 manguiers, 240 tecks, 600 vacoas (Pandanus utilis), de nombreux plants d’ortie de Chine , de manioc , une quantité considérable de graines de jute , d’indigo ,de café , etc. , et enfin plus d’un million de plants de cannes à sucre de
diverses provenances. Le Jardin botanique a livré dans le dernier semestre 1877,13347 plants divisés ainsi qu’il suit : plantes ornementales, 2470 ; arbres de plantations, 2760 ; arbres fruitiers, 8117, ainsi qu’une quantité considérable de graines .
En 1956, le jardin botanique a été rénové et reconstruit, et son nom a été changé en «Thao Câm Viên Saigon», que l’on a conservé jusqu’à aujourd’hui.
Depuis 1990, le secteur d’’élevage d’animaux a été élargi à plusieurs reprises. Grâce à la collaboration de nombreuses organisations scientifiques internationales et de grands zoos de l’Allemagne, du Japon, de Singapour et de Thaïlande, le nombre d’animaux et de plantes a considérablement augmenté, atteignant 1.100 individus de 125 espèces différentes dont de nombreuses rares comme tigres indochinois et du Bengale, léopard, rhinocéros blanc, hippopotame…, et 2400 plantes de plus de 360 espèces.
Philippe CHAPLAIN
2024 01 26
Le pavillon du Jardin botanique en 1880.
Le Jardin botanique entre 1880-1890.
La cage aux tigres entre 1880-1890.
Le jardin botanique en 1890.
Le Jardin botanique en 1920 par L’INDOCHINE FRANCAISE AERONAUTIQUE MILITAIRE.
1922 par CRESPIN Ludovic.
5 août 1925 : « Dans une grande cage, le vieux Moly, très gros et très sage, avance sa trompe et recueille des sous qu’il envoie à la marchande voisine. Celle-ci, lui donne en échange, bananes et morceaux de canne à sucre. Et après, ce sont des saluts et des agenouillements à l’infini. Une pièce blanche le fait se prosterner devant nous. ». (Je ne songe qu’à vivre ; carnets de voyages, 1923-1933.) – D’ESTIENNE D’ORVES Etienne.
Le temple du Souvenir (Đền thờ Vua Hùng) est un édifice religieux, édifié par les Français pour commémorer le souvenir des soldats indochinois morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale. Il est construit dans le style impérial de Hué, par l’architecte DELAVAL Auguste et inauguré le 11 novembre 1927.
Le Temple du Souvenir en 1938 par DELMAS Lucienne.
Une sculpture d’éléphant en bronze, la plus grande de la sorte du pays, se trouve à gauche de l’entrée. Elle pèse trois tonnes. Son socle porte de chaque côté une inscription en langue vietnamienne, française, thaïe et anglaise rappelant que le roi de Siam, Maha Prajadhipok Paramindr (Rama VII), en a fait don à la ville de Saigon le 14 avril 1930, pour avoir participé à la défense de l’Indochine pendant la Première Guerre mondiale et avoir ainsi défendu le royaume de Siam.
Le Jardin zoologique et botanique de SAIGON
Situé à l’angle des rues Nguyên Binh Khiêm et Lê Duẩn, dans le 1er arrondissement de Hô Chi Minh-Ville, le Jardin zoologique et botanique de Saigon (Thao Câm Viên Saigon) a 160 ans.
« Saigon d’après nature » par Georges FAVRE ; capitaine d’infanterie de la Marine, gravé par M. A. LEPERE en 1881.
Plan cadastral de la ville de Saigon en 1882.
Le 23 mars 1864, l’Amiral Pierre-Paul de LA GRANDIERE, commandant en chef des forces navales françaises d’Extrême-Orient, gouverneur de la Cochinchine depuis le 1er mai 1863, charge M. Louis-Rodolphe (et non pas Louis-Adolphe comme il est écrit à tort) GERMAIN (né le 13/04/1827 à GIVET (Ardennes) – décédé le 27/12/1912 à BRANTÔME (Dordogne)), vétérinaire en second du corps expéditionnaire français, de diriger les travaux d’installation du Jardin zoologique et botanique de Saigon. Un nivellement provisoire est effectué sur un terrain de 12 hectares, en partie marécageux et recouvert de broussailles et de bambous, borné au N.-E., par l’arroyo de l’Avalanche (aujourd’hui Canal Thi Nghè) ainsi que la création d’une pépinière pour les arbres nécessaires aux plantations de la ville. Un appel à donner des animaux au jardin botanique est lancé et dès les premiers jours de 1865, l’aménagement du jardin et les locaux pour l’accueil des animaux est terminé. Son nom sera donné à une variété de faisan « Le paon-faisan de GERMAIN » (Polyplectron germaini) qu’il avait découverte dans l’île de Poulo Condor (aujourd’hui Côn Son), située dans le sud du ViêtNam, et envoyée au Muséum National d’Histoire Naturelle à Paris.
Le « paon-faisan de GERMAIN (Polyplectron germaini).
Le 28 mars 1865, le botaniste français, Jean-Baptiste PIERRE, (écrit parfois, Jean-Baptiste Louis ou Louis (prénom de son père)), (né le 21/10/1833 (et non pas le 23, comme il est écrit à tort)), au lieu-dit Le Champ Borne, commune de Saint-André (Île de la Réunion) – décédé le 30/10/ 1905 à Paris), prend la direction du jardin qu’il assurera jusqu’au 22 octobre 1877, date à laquelle, il sera envoyé en mission dans les villes de Batavia, Madras et Bombay. Il a la tâche de collecter des animaux et des plantes dans le sud du Vietnam et des trois pays d’Indochine pour les envoyer ensuite au Muséum National d’Histoire Naturelle à Paris. Le fruit de ses explorations donnera naissance à un important ouvrage « Flore forestière de Cochinchine » 1880-1900), financé par la colonie. On lui doit aussi un article « Sur les plantes à caoutchouc de l’Indochine » (publié dans la Revue des cultures coloniales, 1903) et la partie sur les Sapotacées dans les Notes botaniques (1890–1891). C’est lui que l’Histoire retiendra comme le véritable créateur du jardin botanique de Saigon.
Sur la stèle de la statue, est écrit : ‘A la mémoire de JB. Louis PIERRE, botaniste français, né à Saint André (ile de la Réunion), le 23 octobre 1833, mort à Paris, le 30 octobre 1905, Premier Directeur et organisateur du jardin botanique de Saigon (1865-1877)’.
Note de l’écrivain : il y a une erreur sur sa date de naissance qui est le 21 octobre 1833.
Pendant les premières années de son existence, le jardin botanique, en voie de formation, ne livre que les arbres qui forment aujourd’hui les avenues de Saigon ainsi que de nouvelles places publiques et des parcs.
Il se montra rapidement d’une surface insuffisante pour permettre de tenter des expériences agricoles. Aussi par une décision du contre -amiral Duperré gouverneur et commandant en chef, en date du 11 février 1875, est créée la ferme expérimentale des Mares, sur l’emplacement du haras colonial (créé en 1860), contenant 43 hectares auxquels sont ajoutés 40 hectares supplémentaires appartenant à l’état ou rachetés à des particuliers, pour arriver à une surface totale de 120 hectares en 1878. Le Jardin botanique et la Ferme des Mares passent d’abord sous la direction de Paul CORROY, vétérinaire en premier de l’artillerie de marine, jusqu’au 3 mai 1882 puis sous celle d’Olivier MOQUIN-TANDON, licencié ès-sciences naturelles.
Dès la première année, tout le terrain fut défriché et quelques plantations furent faites. En 1876, des expériences de culture sur la Canne à sucre, le Coton longue-soie, le Jute, l’Indigo, la Ramie, etc., furent entreprises. Dès 1878 on pouvait livrer gratuitement au public un nombre considérable de boutures de cannes, 144 000 caféiers (surtout des Libérias introduits depuis peu), 1 600 manguiers, 2 470
plantes ornementales, etc.
Depuis sa création jusqu’au 31 décembre 1877, la Ferme des Mares a livré 144 430 caféiers, 1600 manguiers, 240 tecks, 600 vacoas (Pandanus utilis), de nombreux plants d’ortie de Chine , de manioc , une quantité considérable de graines de jute , d’indigo ,de café , etc. , et enfin plus d’un million de plants de cannes à sucre de
diverses provenances. Le Jardin botanique a livré dans le dernier semestre 1877,13347 plants divisés ainsi qu’il suit : plantes ornementales, 2470 ; arbres de plantations, 2760 ; arbres fruitiers, 8117, ainsi qu’une quantité considérable de graines .
En 1956, le jardin botanique a été rénové et reconstruit, et son nom a été changé en «Thao Câm Viên Saigon», que l’on a conservé jusqu’à aujourd’hui.
Depuis 1990, le secteur d’’élevage d’animaux a été élargi à plusieurs reprises. Grâce à la collaboration de nombreuses organisations scientifiques internationales et de grands zoos de l’Allemagne, du Japon, de Singapour et de Thaïlande, le nombre d’animaux et de plantes a considérablement augmenté, atteignant 1.100 individus de 125 espèces différentes dont de nombreuses rares comme tigres indochinois et du Bengale, léopard, rhinocéros blanc, hippopotame…, et 2400 plantes de plus de 360 espèces.
Philippe CHAPLAIN
2024 01 26
Le pavillon du Jardin botanique en 1880.
Le Jardin botanique entre 1880-1890.
La cage aux tigres entre 1880-1890.
Le jardin botanique en 1890.
Le Jardin botanique en 1920 par L’INDOCHINE FRANCAISE AERONAUTIQUE MILITAIRE.
1922 par CRESPIN Ludovic.
5 août 1925 : « Dans une grande cage, le vieux Moly, très gros et très sage, avance sa trompe et recueille des sous qu’il envoie à la marchande voisine. Celle-ci, lui donne en échange, bananes et morceaux de canne à sucre. Et après, ce sont des saluts et des agenouillements à l’infini. Une pièce blanche le fait se prosterner devant nous. ». (Je ne songe qu’à vivre ; carnets de voyages, 1923-1933.) – D’ESTIENNE D’ORVES Etienne.
Le temple du Souvenir (Đền thờ Vua Hùng) est un édifice religieux, édifié par les Français pour commémorer le souvenir des soldats indochinois morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale. Il est construit dans le style impérial de Hué, par l’architecte DELAVAL Auguste et inauguré le 11 novembre 1927.
Le Temple du Souvenir en 1938 par DELMAS Lucienne.
Une sculpture d’éléphant en bronze, la plus grande de la sorte du pays, se trouve à gauche de l’entrée. Elle pèse trois tonnes. Son socle porte de chaque côté une inscription en langue vietnamienne, française, thaïe et anglaise rappelant que le roi de Siam, Maha Prajadhipok Paramindr (Rama VII), en a fait don à la ville de Saigon le 14 avril 1930, pour avoir participé à la défense de l’Indochine pendant la Première Guerre mondiale et avoir ainsi défendu le royaume de Siam.