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CONDORCET, un humaniste dans la tourmente de la Révolution

« Conservons par la sagesse ce que nous avons acquis par l’enthousiasme »

Né le 17 septembre 1743 à Ribemont, en Picardie, le marquis de Condorcet était à la veille de la Révolution, un homme comblé, occupant une situation sociale privilégiée.

Génie précoce en Mathématiques, il publie à 19 ans, un essai sur le calcul intégral. A 26 ans, il entre à l’Académie des Sciences dont il deviendra le secrétaire perpétuel. Marquant le plus vif intérêt pour les problèmes de société, c’est dans le domaine de l’économie politique que son oeuvre sera la plus importante.

Ami de d’Alembert et de Voltaire, il collabore à l’Encyclopédie. Il est lié aux plus brillants esprits de l’Europe des Lumières. Sa femme, Sophie de Grouchy, crée un salon où se côtoient savants, philosophes et écrivains.

Humaniste, philanthrope, Condorcet pense que le développement des sciences et des techniques apportera plus de bonheur au genre humain. Il est convaincu que l’instruction fera reculer les préjugés et les inégalités. Il travaille auprès de Turgot pour faire évoluer la société d’ancien régime mais celui-ci se ra désavoué…

Dès l’annonce de la réunion des Etats Généraux, Condorcet multiplie les écrits pour sensibiliser les esprits aux élections. Trop proche du Tiers Etat, il est écarté par la noblesse, d’ origine aristocratique, il est rejeté par ce même Tiers Etat ! Il est néanmoins élu à l’Assemblée Législative puis à la Convention. Engagé aux côtés des Girondins, il se heurte à Robespierre qui deviendra son principal ennemi.

Le 8 juillet 1793, menacé d’arrestation, Condorcet doit fuir. Il trouve refuge au 21 rue des fossoyeurs à Paris, chez Madame Vernet. Il rédige alors son œuvre majeure : «Esquisse de l’esprit humain ». Craignant de compromettre sa logeuse, Condorcet se réfugie chez des amis à Fontenay aux Roses, les Suard. Rejeté, il échoue à Clamart où il est arrêté. Il est emprisonné à Bourg Egalité (Bourg-la-Reine), district du directoire de l’Egalité. Il meurt le lendemain, le 29 mars 1794. Sa dépouille sera jetée dans la fosse commune du cimetière communal, aujourd’hui disparu.

Transférées en grandes pompes au Panthéon en 1989, ses « cendres » se résumaient à une urne vide !

« Les amis de la vérité sont ceux qui la cherchent, et non ceux qui se vantent de l’avoir trouvée »

Bibliographie

1765 : Du calcul intégral.

1767 : Du problème des trois corps.

1768 : Essais d’analyse.

1773 : Éloges des académiciens de l’Académie royale des sciences morts depuis l’an 1666 jusqu’en 1699.

1774 : Lettres d’un théologien à l’auteur du Dictionnaire des trois siècles.

1775 : Publication d’une série de brochures en faveur des réformes économiques de Turgot. Lettre d’un laboureur de Picardie à M. N. (Necker) auteur prohibitif à Paris. – Réflexions sur les corvées. Monopole et monopoleur. – Rapport sur un projet de réformateur du cadastre. -Réflexions sur la jurisprudence universelle.

1776 : Nombreux Éloges de savants français et étrangers, en tant que secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences. Réflexions sur le commerce des blés. – Pensées de Pascal, édition corrigée et augmentée. Éloge de Pascal.

1776-1777 : Contribution au Supplément de l’Encyclopédie (22 articles sur l’analyse mathématique).

1777 : Éloge de Michel de l’Hôpital.

1778 : Sur quelques séries infinies. – Nouvelles Expériences sur la résistance des fluides (en collaboration avec d’Alembert et Bossut).

1780 : Essai sur la théorie des comètes.

1781-1784 : Mémoire sur le calcul des probabilités, in Mémoires de l’Académie royale des sciences. I. Réflexions sur la règle générale qui prescrit de prendre pour valeur d’un événement incertain la probabilité de cet événement multipliée par la valeur de cet événement en lui-même (1781); II. Application de l’analyse à cette question: déterminer la probabilité qu’un arrangement régulier est l’effet d’une intention de le produire; III. Sur l’évaluation des droits éventuels (1782); IV. Réflexions sur la méthode de déterminer la probabilité des événements futurs d’après l’observation des événements passés (1783); V. Sur la probabilité des faits extraordinaires. Application de l’article précédent à quelques questions de critique (1784). Avec cette série Condorcet s’intéresse désormais de façon prépondérante au calcul des probabilités et à ses applications dans l’étude des événements humains.
Réflexions sur l’esclavage des nègres.

1782 : Discours de réception à l’Académie française prononcé le 21 février. Lettre sur Swedenborg.

1783 : Dialogue entre Aristippe et Diogéne.

1783-1788 : Essai pour connaître la population du royaume.

1784-1789 : Collaboration, avec d’Alembert, Bossut, Lalande, etc., à la partie Mathématiques de l’Encyclopédie méthodique.

1785 : Essai sur l’application de l’analyse à la probabilité des décisions rendues à la pluralité des voix.

1785-1789 : Oeuvres complètes de Voltaire, éditées par Condorcet, Beaumarchais, etc. (édition de Kehl). – Vie de Voltaire.

1786 : Vie de Turgot. – De l’influence de la révolution d’Amérique sur l’Europe. -Traité de calcul intégral (inachevé).

1788 : Lettres d’un bourgeois de New Haven à un citoyen de Virginie, sur l’inutilité de partager le pouvoir législatif entre plusieurs corps. – Lettres d’un citoyen des États-Unis à un Français, sur les affaires présentes de la France. – Essai sur la constitution et les fonctions des assemblées provinciales.

1789 : Principaux écrits : Réflexions sur les pouvoirs et instructions à donner par les provinces à leurs députés aux États généraux. Sur la forme des élections. – Réflexions sur ce qui a été fait et sur ce qui reste à faire. – Au corps électoral sur Esclavage des Noirs. – Déclaration des droits. -Éloge de M. Turgot.

1790 : Principaux écrits : Dissertation philosophique et politique sur cette question: s’il est utile aux hommes d’être trompés? – Opinion sur les émigrants. – Sur le mot « pamphlétaire ». – Le Véritable et le Faux Ami du peuple. – Sur l’admission des femmes au droit de cité.

1791 : Principaux écrits et discours : De la République, ou Un roi est-il nécessaire à la conservation de la liberté ? – Discours sur les conventions nationales.

1792 : Principaux écrits et discours : Cinq Mémoires sur l’instruction publique (1791-1792). -Discours sur les finances. – Sur la liberté de la circulation des subsistances. – La République française aux hommes libres. – Ce que c’est qu’un cultivateur ou un artisan français. – Sur la nécessité de l’union entre les citoyens. – De la nature des pouvoirs politiques dans une nation libre.

1793 : Principaux écrits et discours: Sur la nécessité d’établir en France une constitution nouvelle. – Ce que les citoyens ont droit d’attendre de leurs représentants. – Que toutes les classes de la société n’ont qu’un même intérêt. – Sur le sens du mot Révolutionnaire. – Tableau général de la science qui a pour objet l’application du calcul aux sciences politiques et morales.