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- L'ancienne église de Bourg-la-Reine

 

L’ancienne église de Bourg La Reine

La première mention écrite connue de notre commune apparaît en 1152, sous la forme latine Burgus reginae : Clément, le doyen de Notre-Dame et du Chapitre de Paris, autorise les religieuses de Montmartre, nos suzeraines, à édifier une église dans un village appelé le « Bourg de la reine ».

Celle-ci, sous le vocable de Saint Gilles et Saint Leu, était située à l’angle formé par l’ancienne voie romaine de Paris à Orléans (actuelle avenue du Général Leclerc) et la voie de Derrière le Moustier* (actuelle rue de la Bièvre). C’est vraisemblablement à cette date que notre petit village prend un nouvel essor : il possède déjà sa propre identité le Bourg de la reine et l’on décide d’y bâtir une église qui va lui conférer un nouveau statut.

Quelques anecdotes historiques :
1535-1547 : « …La reine de Navarre (Marguerite de Valois dite la reine Margot) est bien catholique dans ces hommages rendus à la Mère de Dieu. Elle l'est aussi à cette heure de suprême angoisse où, prosternée dans l'église de Bourg-la-Reine, elle implore du Seigneur la guérison de sa fille mourante et qu'elle entend une voix intérieure qui lui dit que son enfant est sauvée… » (Comédie du désert - Marguerite de Valois).
25 août 1663 : « …Nous partirons de chez elle demain 26 et nous irons prendre à Bourg-la-Reine, la commodité du carrosse de Poitiers qui y passe tous les dimanches… » (Relation d’un voyage de Paris en Limousin – Jean de Lafontaine)
30 août 1663 : « …Madame C et notre tante nous accompagnèrent jusqu’au Bourg-la-Reine. Nous y attendîmes près de trois heures ; et pour nous désennuyer, ou pour nous ennuyer encore davantage (je ne sais pas bien lequel je dois dire), nous ouïmes une messe paroissiale. La procession, l’eau bénite, le prône, rien n’y manquait. De bonne fortune pour nous, le curé était ignorant, et ne prêcha point. Dieu voulut enfin le carrosse passa… » (Relation d’un voyage de Paris en Limousin – Jean de Lafontaine)
Le 7 messidor an V (25 juin 1797), le rapport dressé par le citoyen Mouturier, ex-agent municipal de la commune de Bourg-de-l’Egalité, nous apprend qu’il n’y a que le culte catholique d’établi en cette commune. Les habitants y sont entièrement attachés ; la plus grande tranquillité règne dans l’exercice ; aucun trouble ne s’y fait entrevoir, aucun signe extérieur ne parait, ni aucune sonnerie de cloche ne se fait entendre, et les ministres se sont entièrement soumis aux lois de la République. (Archives de la Seine, cote L IV).

Brûlée par les huguenots en 1567, l’église perdit deux arcades. Détériorée sous la Révolution, elle tomba peu à peu en ruines. L’Etat se déchargea sur les communes pour l’entretien et les réparations des lieux de culte. Le conseil municipal n’ayant pas les moyens financiers de la réparer, elle fut fermée le 6 février 1833.

*Moustier : église, monastère

Philippe Chaplain
Chaplainph@wanadoo.fr