Albert-Louis CANDELOT naît à PARIS le 7 décembre
1840. Après de brillantes études, il sort de l’Ecole
Polytechnique en 1860.
En 1861, il accède au grade de Sous-lieutenant d’Artillerie
de Marine.
Promu Lieutenant, il devient chef du service topographique et du cadastre
en Nouvelle-Calédonie de 1864 à 1868, où il dresse
la carte de l’île.
Nommé Capitaine, il entre à la Fonderie de RUELLE-sur-TOUVRE
( ).
Il fait la campagne de 1870 sous les ordres du Maréchal MAC-MAHON.
Il est fait prisonnier à SEDAN et s’évade de l’Ilot
d’Iges, en traversant deux fois la Meuse à la nage et les
lignes ennemies. Après avoir été arrêté
plusieurs fois par des sentinelles dans la nuit, et après de
dramatiques péripéties, il rentre en France en passant
par la Belgique
Il prend part au siège de Paris ainsi qu’à la bataille
de CHAMPIGNY du 2 décembre 1870.
Commandant la 12èmé Batterie d’Artillerie de Marine
(Batterie des fours à chaux de CHAMPIGNY), il réussit
à arrêter les Allemands. Six soldats de cette Batterie
reçoivent la croix de Chevalier de la Légion d’Honneur
et huit autres sont décorés d’une médaille.
En 1871, Albert-Louis CANDELOT retourne à RUELLE-sur-TOUVRE
et reste jusqu’en octobre 1875. Il réalise alors d’importantes
missions dans les usines anglaises, où il approfondit ses études
d’ingénieur. Il revient avec des idées nouvelles
sur les méthodes de travail, sur l’emploi des outils et
sur les procédés de fabrication. Ses connaissances techniques
lui permettent de se spécialiser dans la fabrication du matériel
d’artillerie navale.
Il fait un second séjour en Nouvelle Calédonie, où
il prend part à la répression de l’insurrection
de 1878 comme chef d’escadron.
Il est nommé à SAIGON en COCHINCHINE, en tant que Directeur
de l’Artillerie et du Génie, puis commande un régiment
d’Artillerie de marine.
Il crée les fameux ateliers des Douilles et invente les fours
à cuire et les presses. Il perfectionne les outils, en particulier
ceux qui sont utilisés pour creuser les sillons, permettant ainsi
de construire d’énormes canons en quatre fois moins de
temps qu’auparavant. Une mission composée de plusieurs
ingénieurs du Creuset fait le déplacement pour voir ses
inventions.
Il est aussi à l’origine de la création d’une
artillerie navale à tir rapide. Grâce à ses inventions,
à ses constructions et à la création de nouveaux
ateliers, il fait faire à l’Etat d’importantes économies,
tant en termes d’argent que de temps.
En 1897, il est nommé Directeur de la fonderie Nationale de
RUELLE-sur-TOUVRE où il poursuit ses travaux d’invention
et de perfectionnement.
Il lance beaucoup de nouveaux projets et imagine, entre autres, une
nouvelle organisation du travail ouvrier, dont découle à
la fois une augmentation du rendement et une diminution des dépenses,
bien que sur ses demandes réitérées, les salaires
ouvriers soient augmentés.
Il initie un projet d’atelier central électrique (concentration
en un seul point des fours moteurs qui sera réalisé. Il
lance également l’idée d’un nouveau polygone
d’expériences qui sera mise en oeuvre également.
Il devient Commandant, Lieutenant-colonel et Colonel en 1898.
En 1899, il prend sa retraite pour des raisons de santé.
Le Colonel Albert-Louis CANDELOT s’installe alors à BOURG-LA-REINE,
Villa des Troènes dans le chemin latéral (qui deviendra
le 14 rue du Colonel Candelot). Le 6 Mai 1900, il est élu Conseiller
Municipal. Nommé Maire quelques jours plus tard, il remplace
l’Académicien André THEURIET, il sera réélu
en 1904, 1908, 1912 et 1919.
Pendant vingt années, il parvient par son administration sage
et sa parfaite connaissance des affaires municipales, à donner
à BOURG-LA-REINE un essor et une prospérité qui
en font l’une des localités de la banlieue de PARIS, les
plus agréables à vivre. Il mène de nombreux projets,
dont le passage souterrain sous la Gare, l’agrandissement des
voieries ….
Au temps difficile de la grande guerre, il organise les secours aux
malheureux et octroie des indemnités qui permettent aux personnes
privées de leurs proches mobilisés de vivre dans de meilleures
conditions. Il paye un lourd tribut avec la mort de son petit-fils,
le Lieutenant Albert BOUCHER, tué à BOUCHAVESNES et son
fils, le Capitaine CANDELOT, grièvement blessé.
Promu Officier de la Légion d’Honneur en 1887 et Commandeur
en 1897, il est aussi Officier de l’Instruction Publique et titulaire
de nombreuses distinctions dues à ses campagnes et aux éminents
services qu’il a rendus à son pays au cours de sa longue
et brillante carrière militaire.
Travailleur acharné et désintéressé, il
continue pendant à sa retraite à imaginer de nouveaux
plans qu’il transmet au Directeur de l’Artillerie Navale.
Le Colonel Albert-Louis CANDELOT s’éteint le 7 janvier
1920. Il est inhumé au cimetière de Bourg-la-Reine (Division
: 3 - Rangée : 18 - Sépulture : 2).
Les vieux ouvriers de RUELLE-sur-TOUVRE et beaucoup de jeunes mères,
ayant vu ou entendu parler des perfectionnements et inventions que cet
homme a apportés, disent alors en désignant la fonderie
: « l’usine Candelot ». C’est sans doute là
la plus belle récompense qu’un homme puisse désirer…
Philippe CHAPLAIN, maire adjoint au Patrimoine.
Chaplainph@wanadoo.fr
- 27 janvier 2008
Chronique Paroissiale
25 janvier 1920.
Pour la première fois depuis cinq ans, nous avons eu notre messe
de minuit, mais combien solennelle !!! Pendant la longue épreuve
de cette guerre cruelle, le monde, absorbé par la lutte contre
les barbares, ne pouvait dignement célébrer l’avènement
du Prince de la Paix et ouïr dans la joie le chant céleste
des anges : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix
sur la terre aux hommes de bonne volonté ! »
Maintenant que le bruit des armes s’est apaisé, le monde
cessant la lutte accourt vers la Crèche pour célébrer
dans la prière l’heure bénie de notre rédemption.
Dans notre sanctuaire, ce n’était pas la foule des blasés
et des dilettantes, venus par curiosité et pour tuer le temps,
« prendre un air de musique » en attendant l’heure
du réveillon, mais une foule chrétienne, profondément
recueillie, s’unissant de tout cœur aux prières et
chants liturgiques, et participant au banquet eucharistique.
Jésus Enfant accueillait ses adorateurs comme Il reçu
dans l’humble étable, lieu de sa naissance, les hommages
et les présents des bergers, ses fidèles de la première
heure.
Tout était à la fête, l’église avec
son luminaire des grands jours, les enfants de chœur en nombre,
recueillis malgré l’effort du sommeil, et parés,
pour la première fois, de ceintures au monogramme d’azur
et d’or de Saint-Gilles.
N’oublions pas les champs de la Messe de Minuit et de la Grand’Messe
du lendemain, exécutés avec un plein succès grâce
aux efforts persévérants de notre organiste et des enfants
de l’orphelinat de Saint-Vincent de Paul, sous la direction de
leur maîtresse de chant.
« Au gui l’an neuf », on échange les vœux
de bonne année ; nombreux furent les fidèles qui vinrent
à la messe de 8 heures présenter leurs vœux à
Notre-Seigneur et le prier de bénir
cette nouvelle année. Horæ transeunt et imputantur. «
Elle s’enfuit, ces heures dont nous devrons rendre compte. »
Nous avons tant besoin de grâce pour ne pas mésuser du
temps !
Le lundi, 12 janvier eurent lieu les funérailles de Monsieur
le Colonel Albert Candelot, maire de Bourg-la-Reine. Homme juste et
bon, intègre et loyal, il part emportant le regret de tous ses
administrés. Dans le vestibule de la mairie, transformé
la veille en chapelle ardente, beaucoup vinrent prier devant sa dépouille
mortelle gardée par deux pompiers en grande tenue.
A 10 heures, levée du corps par tout le clergé. La foule
se presse, le corps paraît, porté par six pompiers, et
se dirige vers l’église aux accents de la Marche funèbre
de Chopin, suivi des bannières et drapeaux des sociétés,
de la famille et des représentants des délégations.
Au passage il reçoit les honneurs du détachement, commandé
par le lieutenant Frémeaux,
Messe solennelle ; l’église est trop petite pour recevoir
cette foule dont une partie doit stationner dans la rue.
Ayant célébré la messe, Monsieur le Curé,
en termes émus, évoque la mémoire du regretté
défunt, dont il rappelle le grand caractère et les vertus.
Après l’absoute, la foule se range autour du péristyle
de l’église pour écouter les discours. Puis, sous
la pluie qui commence à tomber, le cortège se dirige vers
le cimetière aux accents de la Marche funèbre de Chopin
; alternant avec les sonneries aux champs des clairons et les «
rans » lugubres du tambour voilé de crêpe. Arrivée
au champs du repos, après les dernières prières,
la foule défile devant le cercueil recouvert du drap tricolore
et surmonté du coussin portant les nombreuses décorations
du défunt.
C’est le suprême hommage rendu à celui qui donna
toute sa vie à la France et ses vingt dernières années
à notre ville. Remarqués dans la nombreuse assistance
:
Monsieur Fréquant, commandant l’escadrille des «
Cigognes » de l’as des as Guynemer, officier d’ordonnance
et représentant de Monsieur, le Président de la République.
Monsieur le Général Berdoulat, gouverneur de Paris, et
Madame Berdoulat. Messieurs. les Généraux Berton, Piel,
Lasserre, Renouard, de France. Monsieur l’Amiral Labona. Monsieur
Les sénateurs Strauss et Steeg, Mascuraud et Daneter. Messieurs
Les députés Pilate et Nectoux. Monsieur Lasserre, délégué
de Préfet de Police. Messieurs. Fourquenin et Mounié,
Conseillers généraux, les Conseillers de la Municipalité
de Bourg-la-Reine et les représentants des communes voisines,
de nombreux officiers, commandants et capitaines, ainsi que les notabilités
et les écoles accompagnées des membres du personnel enseignant.
Philippe CHAPLAIN, maire adjoint au Patrimoine.
Chaplainph@wanadoo.fr